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Fondation Santé des Étudiants de France

Troubles schizophréniques

La schizophrénie est un trouble qui se caractérise par la présence de délire (généralement bizarre), de signes de repli social et affectif (symptômes négatifs) et de signes de désorganisation de la pensée.
La fréquence du trouble est inférieure à 1/1000, mais du fait de son caractère durable la prévalence est d'environ 1/100.
Il débute le plus souvent à la fin de l'adolescence / début de l'âge adulte.
L'évolution est difficilement prédictible et il existe vraisemblablement plusieurs formes du trouble marquées des formes évolutives différentes.

Plusieurs phases d'évolution peuvent être décrites :

  • La phase prodromique qui se situe avant l'éclosion du trouble. Elle peut durer plusieurs mois, voire années. Le diagnostic est souvent impossible à ce stade. Il n'y a pas de signes cliniques vraiment caractéristiques. Elle ressemble parfois à une crise d'adolescence qui durerait trop longtemps, parfois à une problématique dépressive. Des signes de rupture dans le fonctionnement habituel : chute des performances scolaires voire arrêt de la scolarité, diminution des contacts sociaux et amicaux, repli sur soi, changement de caractère …, sont parmi les signes les souvent rencontrés. Il est alors nécessaire de rester vigilant, comme devant tout adolescent en souffrance, de rechercher d'éventuels facteurs de risques à la schizophrénie.
  • La phase de début correspond aux premières manifestations de la rupture d'avec la réalité. Le délire, la désorganisation psychique ou le repli délirant peuvent évoluer à bas bruit pendant plusieurs mois. Mais ce sont  leur intensité et leur permanence qui entraineront le plus souvent à la première hospitalisation.
    La qualité des premiers contacts avec les soins psychiatriques sont d'une extrême importance à ce stade. Si les traitements médicamenteux (antipsychotiques ou neuroleptiques) sont souvent très utiles à ce stade et doivent être poursuivis pendant plusieurs années, les objectifs de soins ne peuvent s'y limiter.
    Sans dramatiser ni minimiser, ils devront éviter le déni d'une souffrance  et de ses enjeux qui vient de se dévoiler et prendre en compte le traumatisme que représente l'épisode psychotique aussi bien pour le jeune patient que pour son entourage.
  • La phase d'évolution initiale ou de stabilisation est souvent marquée par une alternance de nouveaux épisodes de décompensation aigus et de périodes de stabilité.
    Il est classique de dire que dans un tiers des cas l'épisode aigu initial sera suivi d'une évolution favorable ou restera sans lendemain.
    Mais dans un grand nombre de cas ces premières années représentent une période critique où l'enjeu majeur est de préserver les processus et capacités d'autonomie des jeunes patients. Il est important de créer les conditions de soins, où seront impliqués le patient, son entourage et les dispositifs de soins psychiatriques.
    Le risque est celui d'un appauvrissement des relations affectives et sociales, de l'arrêt de la scolarité, des formations professionnelles.
  • La phase d'évolution à long terme est difficilement prédictible. Elle dépend de divers facteurs dont certains sont propres au processus morbide tel que la symptomatologie déficitaire (désinvestissement, repli), l'importance des troubles cognitifs associés (mémoire, attention, fonctions exécutives) qui altèrent grandement les capacités de raisonnement et d'autonomie. D'autres facteurs sont liés aux capacités mobilisables de chaque personne, à son environnement affectif, familial et social, mais aussi à l'accès et à l'organisation des différentes formes de traitements et de prises en charge possibles.